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Second retour sur les JDLL 2012 à Lyon

19 Nov

Comme promis, voici mon retour sur ma seconde après midi aux Journées du Logiciel Libre (voir mon compte rendu du samedi pour savoir ce que sont les JDLL).

Hier, j’ai assisté aux conférences suivantes :

« La privatisation du Web selon Google »
Dimitri Robert nous a présenté des pistes de réflexions sur les enjeux de la privatisation du Web en prenant l’exemple de Google, partant du postulat que le web public est l’ensemble des sites accessibles via un navigateur et le web privé correspond aux sites et services accessibles sur inscription.
Avec 625 329 303 sites en ligne sur le web en novembre 2012 (selon Netcraft), il est impossible de se passer de moteurs de recherche et d’indexation, et Google tient un quasi monopole (84,7 % de parts de marché dans le monde, plus de 90% en Europe).
Un solution partielle aux traçages systématiques des moteurs existe : les méta-moteurs qui préservent du « flicage » des moteurs de recherche grâce à des requêtes anonymes mais qui sont dépendant de ces moteurs puisqu’ils les interrogent.
Dimitri Robert a ensuite évoquer la Taxe Google (projet de taxer Google pour son usage des contenus de presse) qui ne lui parait pas judicieuse, Google devant déjà beaucoup au fisc français sur la TVA du prix de transfert entre Google France et Google Ireland Holding…
Il rappelle aussi que, d’une part, Google a d’autres leviers que le simple moteur de recherche : des navigateurs (Chrome et Chromium), un algorithme secret, des services de grande qualité, attractifs, faciles d’accès et fiables… D’autre part, Google est mécène du libre : producteur de logiciels libre, Android, format vidéo WebM ou d’image WebP, etc.
Quelle alternative ? Selon le conférencier un moteur qui réponde à différents critères tels que : un algorithme public basé sur le référencement naturel, anonyme, logiciel libre, décentralisé, installable partout,…
Et de conclure : « Google n’est pas mon ami, mais je l’utilise »

« Le réseau et la communauté Framasoft »
Pierre-Yves Gosset nous a présenté l’association Framasoft issue d’une communauté d’enseignants et non pas d’informaticiens ! Puis la chronologie des différents services proposés… je vous mets les liens :
2001 L’annuaire Framasoft (vieillissant et qui « vivote » encore grâce à 2 bénévoles)
2004 Framagora
2005 Framakey
2006 Framabook et Framablog
2007 Framalang
2009 Framadvd, En vente Libre et Framatube
2010 Framapack
2011 Framapad et Framadate
2012 Framalab sur lequel vous pourrez voir aussi les projets à venir (Framazic, Framastart, Framacloud, Framatalk…)
Pour résumer, Framasoft fait de la curation : l’association ne développe par de logiciels mais propose le service sur ses serveurs.

« Free your Android ! Libérez votre Android ! »
Leopold Baillard a présenté la nouvelle campagne de la FSFE « Libérez votre Android ».
Android, OS crée par Google, présent sur de nombreux téléphones et tablettes est libre mais les distributions présentent souvent une « sur-couche » des fournisseurs et/ou des opérateurs téléphoniques avec des applications qui elles ne sont pas libre et peuvent fonctionner à l’encontre des utilisateurs.
La FSFE encourage les utilisateurs a modifier leurs appareils lors d’install party car la manipulation est très technique (et loin d’être grand public). Des explications plus claires sur la campagne : FSFE + article Numerama

« Navigation sur le Web et vie privée »
Antoine Duparay nous propose de lutter contre la publicité ciblée sur le web en faisant preuve de bon sens bien-sûr et en utilisant quelques outils automatiques.
Il nous fait une démonstration de l’extension Firefox expérimentale Collusion.
Collusion est un outil qui affiche sous forme de graphique les « traceurs » lors de notre navigation. Pour chaque site visité, Collusion affiche une perle par site tiers qui suit et collecte les données, il affiche aussi les interactions entre ces tiers. L’exemple est flagrant : après 5 sites visités (page d’accueil uniquement) Collusion affiche environ 30 sites tiers au courant de notre passage.

Un petit test pour mieux comprendre en image : j’ai installer Collusion, je commence une navigation privée sur Firefox, je visite les pages web suivantes : http://itypa.mooc.fr/, http://www.fnac.com/, http://www.amazon.fr/ et http://www.leboncoin.fr/annonces/offres/rhone_alpes/.
Voici ce que m’affiche Collusion :

Bref, pas la peine de devenir complètement paranoïaque mais je trouve l’outil est intéressant pour avoir conscience de ce qui se passe « derrière » et naviguer sur le web en connaissance de cause !

Fin de mon apparté, je reprend donc sur la conférence en question :

Antoine Duparay nous a ensuite préconiser quelques outils pour limiter le pistage sur le web :
– Des reglages Firefox : dans les options Vie privée / Pistage – cocher « Indiquer aux sites Web de ne pas me pister » (repose sur la confiance, aucune obligation des sites de suivre cette recommandation donc peu fiable) / Historique – Règles de conservation : « utiliser les paramètres personnalisés pour l’historique » Décocher la case « Accepter les cookies tiers ».
+ en terme de pratique, vider son historique de navigation régulièrement.
– Des modules complémentaires : Ghostery, Adblock plus et User agent switcher.

Bref, un week-end bien rempli aux JDLL de Lyon.
Un grand merci et bravo aux organisateurs.

Et, pour faire le lien avec Itypa : de sacrées communautés d’utilisateurs qui m’ont beaucoup appris sur ces 2 jours.

Bien entendu, il s’agit là de résumés, de ce que j’ai retenu des différentes interventions (rien d’exhaustif donc) et je suis ouverte à toute discussion ou digression sur le sujet !

Mise à jour du 19 novembre 13 h :

Petite précision :
1. Je ne suis pas particulièrement une libriste convaincue. Je trouve la philosophie du logiciel libre passionnante et j’adhère au concept. Je pense cependant, qu’il est impossible, de se passer de certains outils propriétaire mais qu’il est nécessaire de les utiliser en connaissance de cause. Par exemple dans le cas d’Itypa, le partage, la rencontre entre participants se fait forcement avec des outils « grand public » et donc (malheureusement ?) propriétaire (twitter, scoop-it, pearltrees, etc…).

2. Les réglages Firefox présentés dans l’article ci-dessus, s’ils peuvent avoir de l’intérêt, ne sont pas forcement compatibles avec notre utilisation du web. Par exemple, refuser « d’Accepter les cookies tiers » empêche le fonctionnement du bookmarklet scoop-it !

3. Je commence une veille sur le monde des logiciels libres sur Scoop-it : http://www.scoop.it/t/le-monde-du-logiciel-libre

 
2 Commentaires

Publié par le 19 novembre 2012 dans Autres

 

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2 réponses à “Second retour sur les JDLL 2012 à Lyon

  1. Lyn.

    19 novembre 2012 at 14 h 28 min

    Bonjour

    Tout d’abord, merci pour ces comptes-rendus.
    Libriste (j’aime bien le mot) convaincue j’essaie au maximum de me passer des outils propriétaires, mais vous avez raison : parfois on a pas le choix.

    Merci aussi d’avoir parlé de « collusion », pour compléter il existe une extension pour navigateurs web appelée « privacyfix » qui permet de voir parmi vos données celles qui sont partagées et avec qui (https://www.privacyfix.com/start)

    Lyn.

     
  2. Barbara

    19 novembre 2012 at 15 h 05 min

    Merci Lyn pour votre commentaire.
    Et merci pour le lien vers l’outil Privacyfix, je viens de le tester et effectivement, il me parait très intéressant !

     

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